Test : Sylvan Tale (Game Gear)

Nous sommes en 1995 et la Game Gear approche doucement de la fin de sa vie. Je vous proposais récemment le test de Moldorian, un très bon RPG signé SEGA, sorti sur la machine en 1994. L'année suivante, SEGA sortira Sylvan Tale dans un genre pas tellement représenté sur le support. Il s'agit d'un jeu d'aventure au sens classique comme Story of Thor ou Soleil, avec une vue de dessus et un gameplay orienté action. Il n'y avait pour ainsi dire pas de représentant du genre sur la machine (Ax Battler étant très différent), donc Sylvan Tale tombe à pic...

L'Aventure avec un grand C, comme Classique !

L'histoire de Sylvan Tale est tout ce qu'il y a de plus classique. Un jeune garçon se retrouve choisi par le pouvoir de la lumière pour restaurer la paix dans le monde de Sylvalant. Pour ce faire, il faudra parcourir un monde verdoyant et trouver 6 perles cachées dans autant de donjons. Cela étant dit, Sylvan Tale a le bon goût de développer ses propres idées et thèmes, et ne ressemble à aucun moment à une copie d'un jeu existant.

Dès l'introduction, le jeu nous met vraiment dans l'ambiance, avec ses superbes feuillages verts, sa musique douce. On sait très vite dans quoi on a mis les pieds. L'exploration est assez ouverte, avec trois grandes zones à parcourir tout au long de l'aventure. Dans chacune des zones, il faudra trouver comment progresser.

Le schéma est assez classique, avec le monde à visiter, quelques villages et les donjons. Explorer permettra au héros de débloquer de nouvelles formes, ces dernières servant à ouvrir de nouveaux chemins, ce qui n'est pas sans rappeler Wonderboy the Dragon's Trap sur la même console. On pourra aussi obtenir de nouvelles attaques spéciales. A une ou deux reprises, il peut être difficile de trouver ce que le jeu attend de nous cependant. Par conséquent, essayez un peu tout ce qui vous passe par la tête, notamment avec les diverses formes à disposition.

Baston !

La partie combat se fait, sans surprise, à l'épée. Le personnage peut également courir, les déplacements sont globalement très fluides et très agréables, pas mal du tout pour une console 8 bits. On dispose d'un coup d'épée simple, mais plus tard on débloque une attaque rapide en mitraillant le bouton, et un gros coup chargé en fin de jeu. Les diverses formes auront également de petites évolutions, il faudra bien penser à les exploiter pour avancer, ou survivre à certains boss.

Les boss sont nombreux et variés, il faudra régulièrement revoir son approche. Il n'est pas rare de subir un Game Over car le jeu offre peu de moyens de se soigner. Dans la mesure où l'on peut sauvegarder presque partout, je vous recommande d'abuser de la sauvegarde. Certains boss sont conçus de telle sorte à ce que l'on utilise des pouvoirs précis, je vous laisse le plaisir de découvrir les bonnes stratégies.

Si les diverses régions à explorer sont plutôt vastes et regorgent de secrets, les donjons m'ont paru globalement un peu trop courts. Comme si on avait condensé en le moins de salles possibles les idées essentielles de chaque donjon. Il y a tout de même de quoi faire en la matière, mais j'aurai préféré plus de consistance à ce niveau.

Une réalisation qui en impose

Une fois de plus, la Game Gear propose une réalisation de haute volée. Sylvan Tale est beau et totalement maîtrisé. Il n'y a vraiment rien à redire sur le rendu général du jeu, qui propose de gros sprites superbement bien animés, et des décors qui regorgent de détails. Le tout est fluide et jamais ne ralentit. La direction artistique est également réussie, et on se demande toujours à quoi va ressembler la prochaine région, le jeu assurant une bonne variété à ce niveau. C'est vraiment de l'excellent boulot.

La bande-son signée Saori Kobayashi est là aussi d'un très bon niveau. Les thèmes sont mélodiques, certains un peu mélancoliques. Il y a une bonne variété tout au long du jeu, et chaque grande région dispose d'un thème marquant. Il y a également une belle réutilisation de la musique d'introduction dans la première région, en version plus rythmée.

Sylvan Tale

vous occupera environ 5 heures, dans la moyenne des jeux du genre pour un premier parcours, et pour qui cherchera tous les bonus de vie. Au final, en dehors de donjons que j'aurais aimé plus longs, je n'ai rien à reprocher à ce titre. On peut dire que SEGA aura fait des efforts notables sur Game Gear en fin de vie. Pour profiter pleinement du jeu, il faudra utiliser le patch de traduction anglais disponible sur internet.

Encore un hit sorti sur le tard sur Game Gear. SEGA comble un vide dans le genre aventure classique avec l'excellent Sylvan Tale. Avec une réalisation de très bonne facture et un gameplay précis, l'aventure proposée est amusante de bout en bout. Shining Force Final Conflict, Royal Stone, Moldorian et Sylvan Tale : on peut dire que SEGA aura bien soutenu sa machine dans le domaine des jeux d'aventure et de rôle. Un genre dans lequel l'entreprise excelle réellement, je ne cesse d'ailleurs de le dire... Ne passez pas à côté de celui-ci si vous aimez la console et/ou ce genre de jeux.

Verdict

8

Points forts

  • Réalisation soignée
  • Jouabilité au poil
  • Bande-son
  • Une aventure digne de ce nom sur Game Gear

Points faibles

  • Donjons trop courts
  • Quelques passages où on ne comprend pas comment avancer
Avis des joueurs :
Note moyenne Nb avis
Game Gear 9.0 1

Commentaires

Rage, 29 avr 2019 - 8:49
Bon sang 1995 !! Va vraiment falloir que je me prenne la Game Gear un jour ... Merci pour ce test :good::good:
Une vraie découverte, merci beaucoup. Va falloir aussi que j'enrichisse ma culture gamegear, je suis passé à côté de pas mal de jeux de qualité...
myau, 30 avr 2019 - 11:35
Merci pour ton test. A l'époque, je n'avais plus de Game Gear mais en voyant les photos dans les Sega Soft Information, ce jeu me faisait bien envie. Il est sorti un peu avant les jeux Megadrive Ristar et Alien Soldier.
Quand même 5 heures, c'est très court dans l'absolu ! C'est vraiment la norme pour les RPG Game Gear ?
chaz, 01 mai 2019 - 10:15
Shining Force est nettement plus long, quant à defender of oasis, il durait bien une quinzaine d'heures d'après mes souvenirs.