Test : Panzer Dragoon Orta (Xbox)


Panzer Dragoon Orta

C'est en 2002 au Japon et 2003 dans le reste du monde que Sega va faire une véritable offrande à Microsoft et sa toute nouvelle console. Avec Jet Set Radio, Sega GT, Gun Valkyrie et Otogi, on pourra dire que Sega aura apporté beaucoup de soutien à la Xbox. C'est ainsi qu'arrivera Panzer Dragoon Orta, véritable hymne au sublime, ce long poème teinté de couleurs pastel vous proposera de survoler des régions aussi improbables que magnifiques à dos de dragon, en compagnie de la charmante mais non moins énigmatique Orta. Reprenant fièrement le flambeau de la série, laissée pour compte à l'époque de la Saturn, Panzer Dragoon Orta fait partie des quelques jeux qui ont réussi à connaître une suite après la Saturn, tout en surclassant les originaux.

Naissance d'une team de génie

Souvenez-vous : c'est en 1994 que sort la Saturn au Japon. La console à l'époque impressionne, et l'on peut déjà voir par moment des images du sublime Panzer Dragoon pointer leur nez dans la presse spécialisée. Véritable révolution graphique et ludique, créé par la Team Andromeda, le premier Panzer Dragoon sort en 1995 en redéfinissant le genre "Shoot'em up". A vrai dire, Panzer Dragoon est considéré comme un sous genre du shoot, appelé "Rail Shooter" ou encore "Tunnel Shooter". Comprenez par là que dans Panzer Dragoon, le joueur évolue dans un univers intégralement en 3D sans pour autant avoir la possibilité de voler où bon lui semble : le dragon avance dans une sorte de tunnel invisible, ou encore sur des rails, dont il ne pourra jamais s'extraire. Ce qui bluffe énormément à l'époque, c'est la 3D. Le jeu est une prouesse technique. La divine Team Andromeda donnera ensuite naissance à une suite à ce shoot magistral, et plus incroyable encore, une suite de type RPG, que beaucoup considèrent comme le meilleur RPG de la création. Smilebit reprend donc le flambeau pour produire la digne suite à Panzer Dragoon Saga, Panzer Dragoon Orta. Plus de cinq ans se sont écoulés entre la sortie des deux jeux, et une Dreamcast aura eu le temps de naître et de disparaître.

 

Un soupçon de perfection

Le jeu démarre par une cinématique absolument incroyable. Des dragons mutants, les Dragonmares attaquent une ville, tandis que la jeune Orta, imperturbable, réalise peu à peu ce qu'il se passe depuis la cellule de sa prison. Les Dragonmares ont un objectif, trouver Orta et la tuer. Tandis qu'ils arrivent au sommet de la tour dans laquelle se trouve Orta, un dragon intervient et la sauve de justesse. Il s'agit une fois de plus du dragon élu, et Orta sera sa cavalière. Elle grimpe sur le dos du dragon, et une course poursuite effrénée débute dans la ville en plein chaos. Une pluie torrentielle s'abat sur la ville tandis que les Dragonmares poursuivent activement Orta. Les soldats de la ville ne faisant pas la différence entre Orta et les Dragonmares, ils déploient leurs chars et vaisseaux contre elle. C'est dans cette ambiance de guerre et en pleine tempête que le joueur prend les commandes pour la première fois.

Le joueur retrouve immédiatement ses repères : le déplacement du dragon, la visée automatique que j'appelle "Lock-on" ou les tirs rapides, la rotation de la caméra à 360 degrés grâce aux gâchettes. Mais il va également falloir faire avec de nombreux éléments directement hérités de Panzer Dragoon Saga. Car en plus d'être un shoot magistral, Panzer Dragoon Orta n'est pas qu'une simple suite du dernier shoot en date qu'était Panzer Dragoon Zwei, mais bel et bien une suite directe de Panzer Dragoon Saga. Ainsi, le dragon a hérité du précédent épisode ses transformations, orientées selon trois types : basique, légère et lourde. Chaque forme est appropriée à une situation particulière, et l'on en change instantanément à la pression d'un bouton. Ainsi la forme basique possède un bon Lock-on, une cadence de tir élevée ainsi qu'une assez bonne mobilité. La forme la plus légère se déplace très rapidement mais a perdu son Lock-on. En contrepartie, elle dispose d'un énorme viseur pour les tirs basiques et a une cadence de tir absolument démoniaque. Enfin la forme lourde est extrêmement lente mais possède un Lock-on absolument dévastateur. En revanche, elle n'est pas en mesure d'utiliser les accélérations ou les freinages.

Des accélérations et des freinages ? C'est un nouvel élément dans la série, lui aussi hérité de Panzer Dragoon Saga. Les dragons possèdent désormais deux à trois barres d'action servant à effectuer des accélérations ou des freinages pour le modique coût d'une barre. Autant dire que cela rajoute grandement à la stratégie, puisque grâce à ces actions, il sera possible d'esquiver une salve de tirs, ou bien de passer derrière des ennemis invincibles de front. Mieux encore, il sera carrément possible de défoncer les adversaires à l'aide d'une bonne charge. Mais c'est contre les boss que ces actions prennent tout leur intérêt, puisqu'à la manière de Panzer Dragoon Saga elles permettront de tourner autour du boss, afin par exemple d'atteindre son point faible. Un gameplay terriblement efficace.

Pour terminer en ce qui concerne le gameplay, chaque forme du dragon possède désormais une barre d'expérience. Cette dernière pourra augmenter en récupérant sur les ennemis des "gènes". Chaque forme ayant sa propre évolution, il est important de bien faire évoluer celle que l'on désire en changeant de forme juste avant que le gène n'arrive au dragon. La forme basique reste la même à chaque pallier franchi, tandis que les formes légère et lourde changent totalement d'apparence. De plus, chaque forme dispose de sa propre super attaque, qui peut être déclenchée une fois la barre remplie.
 

Plus qu'un simple "jeu"
 

La travail accomplit par la Team Andromeda, puis par Smilebit est colossal. L'univers de Panzer Dragoon est d'une telle richesse qu'il pourrait se prêter à n'importe quel type de jeu. Cela en devient presque étonnant de voir que les développeurs à l'époque ont choisi d'en faire un jeu de shoot alors qu'un RPG semblait tant s'imposer. Dès le premier opus, c'est un univers entièrement nouveau que nous font découvrir les développeurs. Le jeu débutait d'ailleurs sur une scène cinématique extrêmement longue, laissant entre autre le joueur découvrir la langue qui a été imaginée entièrement pour l'univers.

Si l'univers n'a jamais été autant fouillé et approfondi que dans Panzer Dragoon Saga, il est évident que c'est dans Panzer Dragoon Orta qu'il a été représenté avec le plus de réussite, la console de Microsoft étant la première raison de cette réalisation époustouflante. On découvre un univers parfaitement modélisé, avec toute la faune et la flore que nous avions déjà aperçu dans les opus précédents. Le tout est animé avec une fluidité impeccable.

Même si la Team Andromeda s'est dissoute après Panzer Dragoon Saga, Smilebit a fait un boulot remarquable artistiquement. Les niveaux traversés sont somptueux. Tout démarre dans la ville au milieu de la tempête, pour ensuite continuer dans une vallée verdoyante, un désert de poussière et à la fois un véritable cimetière d'artefacts et de machines anciennes, au beau milieu d'une flotte gigantesque, puis un niveau dans la neige face au coucher du soleil… Les lieux sont incroyablement variés, et l'on compte tout de même dix niveaux, contre sept dans les précédents Panzer Dragoon. Des affrontements avec des boss ponctuent les niveaux, et pas nécessairement à la fin de ceux-ci. Certains combats ont lieu au beau milieu du niveau, voir presque au début. Le jeu est dynamique à souhait, jamais le rythme ne diminue, à l'exception de rares moments d'accalmie nous faisant réaliser la beauté artistique des lieux traversés.

Les compositions musicales qui parsèment le jeu sont absolument divines, et tout à fait dans l'esprit des précédents Panzer Dragoon. Certains thèmes sont mémorables, comme celui des affrontements contre les Dragonmares, ou encore le magnifique "The End of Destiny", thème du combat final. N'oublions pas non plus "Anu Orta Veniya", le thème du générique de fin. Couplé à cette brillante réalisation musicale, ce sont des scènes cinématiques magnifiques qui apparaissent devant nos yeux ébahis à trois reprises dans le jeu.
 

Victoire sans faille
 

Panzer Dragoon Orta est bel et bien le plus formidable Panzer Dragoon jamais créé. L'univers est transcendé par la puissance de la console, qui le représente comme jamais auparavant. Les développeurs ont vraiment fait un boulot incroyable. Mais le plus réjouissant dans tout cela, c'est que la fibre artistique du jeu n'a pas du tout été atténuée ou négligée. On peut bel et bien faire un jeu magnifique sans en perdre tout le génie. Au-delà de la simple aventure solo, Panzer Dragoon Orta possède une durée de vie exemplaire. Une première raison est les chemins multiples, présents assez souvent dans le jeu, mais bien plus que cela : la boîte de Pandore. Cette dernière est de retour, et en plus de proposer bon nombre de missions inédites, elle contient également le premier Panzer Dragoon dans son intégralité, légèrement lissé qui plus est.

Les superlatifs manquent pour caractériser l'expérience que procure Panzer Dragoon Orta aux joueurs. Véritable rêve éveillé, Panzer Dragoon Orta transcende la série entière et nous dévoile son univers comme jamais auparavant. Possédant un gameplay au petits oignons, un dynamisme jamais en baisse de vitesse, et de multiples éléments du précédent Panzer Dragoon lui assurant une bonne technicité, le tout couplé à une incroyable richesse de contenu, j'ose aujourd'hui poser une pierre finale à l'édifice du "Shoot'em up" en attribuant la note maximale à Panzer Dragoon Orta, qui est définitivement au sommet de son art, et qui le mérite énormément.

 

 

Version Xbox One :
 

Microsoft a fait de gros efforts sur Xbox One afin de proposer une rétro-compatibilité de qualité, aussi bien pour la 360 que la Xbox d'origine. Et quelle chance : Panzer Dragoon Orta fait partie des heureux élus pour une ressortie ! On peut donc mettre notre disque d'époque dans la console (pour télécharger la version Xbox One) ou bien acheter directement le jeu sur le store pour une dizaine d'euros, un tarif plus qu'honnête.

Une fois le téléchargement effectué, j'ai lancé le jeu, et là… Je me suis pris une bonne petite claque ! Visuellement, le rendu de Panzer Dragoon Orta sur Xbox One dépasse toutes mes attentes. Le jeu gérait déjà le 16/9ème à l'époque, une aubaine pour cette ressortie, toutes les télés étant devenus des écrans larges en 15 ans.

L'image est grande, et surtout, elle est d'une finesse incroyable. Le jeu est en effet boosté en 4K sur Xbox One X, 1080p sur Xbox One normale/S. Le rendu est saisissant. Difficile de croire que c'est exactement le même code et les textures de l'époque qui sont affichées devant nous. On discerne une tonne de détails visuels totalement invisibles avant. Les dragons sont sublimes. Le rendu est parfaitement propre, et le jeu avait le bon goût de tourner à 60fps à la base. Donc ça reste le cas ici.

Au niveau de l'interface, tous les éléments 2D, les textes, les menus ainsi que les quelques vidéos du jeu rendent également très bien, sans la panoplie de défauts visuels bien crados que les émulateurs donnent habituellement. En bref, on redécouvre totalement le jeu, et il est juste impossible de se douter que c'est un jeu qui a 15 ans. Un très bel effort de Microsoft sur la rétro-compatibilité, et indiscutablement un jeu qui avait été très bien développé dès le départ par Smilebit.

Panzer Dragoon Orta incluait également le premier épisode. Ce dernier ne profite pas des améliorations, le rendu est donc très baveux, et le jeu toujours bloqué à 20fps. Mais bon, ce n'est jamais qu'un bonus.

Nouvelle conclusion :
 

Les superlatifs manquent pour caractériser l'expérience que procure Panzer Dragoon Orta aux joueurs. Véritable rêve éveillé, Panzer Dragoon Orta transcende la série entière et nous dévoile son univers comme jamais auparavant. Les nouveautés de gameplay apportent énormément de dynamisme et de technicité, et les nombreux chemins et contenus annexes finissent d'allonger la durée de vie du jeu. Il y a plus de 10 ans, je mettais la note maximale au jeu dans ce test, mon premier article pour le site. Aujourd'hui, cette note me parait plus que jamais méritée. Cette ressortie de Panzer Dragoon Orta sur Xbox One est une occasion idéale pour montrer qu'il y a un intérêt pour cette série de légende. Alors ne boudons pas notre plaisir et redécouvrons l'ultime épisode de la série, en espérant qu'un autre verra le jour très bientôt !

Verdict

10

Points forts

  • Réalisation époustouflante
  • Gameplay exemplaire
  • Bande-Son
  • Contenu
  • Visuellement incroyable sur Xbox One

Points faibles

  • J'ai beau chercher...
  • Besoin d'une suite =^_^=
Avis des joueurs :
Note moyenne Nb avis
Xbox 9.4 8

Commentaires