Test : Ikaruga (Dreamcast)


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Ikaruga
Shoot'em up
Je me souviens, c'est comme si c'était hier (vous savez, tellement petit qu'un seul sein de Lolo Ferrari aurait suffit pour m'écraser), je me passionnais pour un jeu de tir développé par IREM du nom de R-Type. Les premières sensations virevoltantes furent inoubliables : boss monstrueusement funs, passages ultra-speedés et déflagrations magistrales ne furent que quelques unes des diverses impressions. Petit à petit, les choses ont évolué et la technologie a pu nous faire découvrir des shoots jusqu'à alors inespérés sur consoles de salon. Radiant Silvergun, l'un des tous derniers jeux de la Saturn est considéré comme LE meilleur shoot'em up de tous les temps par une horde de fans. C'est justement son petit frère que nous allons disséquer aujourd'hui.

Avant de commencer de parler de quoi que ce soit, sachez que Radiant Silvergun (Saturn) et Ikaruga (Dreamcast) sont indisponibles en version européenne, il faudra donc vous tourner du côté de l'import ! Je précise toutefois qu'une version Gamecube d'Ikaruga est dispo dans nos contrées des fromages "kipu". Les p'tits gars de Treasure, il est bien connu, sont réputés non seulement pour la qualité exceptionnelle de leur jeu mais également pour la rareté de leurs titres. Sur une dizaine d'années, on ne dénombre qu'une quantité limitée de softs, mais quels softs : Dynamite Heady, Gunstar Heroes, Guardian Heroes, Radiant Silvergun et j'en passe. Ikaruga est une fausse suite de Radiant Silvergun sur Saturn. Même si un éminent "Project R.S 2" apparaît au démarrage du titre de Treasure, c'est un soft radicalement opposé qui nous est proposé ici.

Un scénario faisait office de postiche ?

La trame de Ikaruga est assez sympa. Shinra est un jeune homme faisant parti d'un groupe de rebelles nommé "Tenkaku". Ces derniers luttent contre une organisation criminelle appelée "Hôrai". Shinra est le seul survivant d'une confrontation qui dure depuis des années. Voulant en finir une bonne fois pour toutes, il décide de reprendre les commandes de son vaisseau. Malheureusement, la bataille tourne court et Shinra fortement blessé est recueilli par les habitants du village d'Ikaruga, perdu dans les montagnes. Leur chef, Kazamori, met alors tout en ?uvre pour construire un nouvel appareil, véritable hymne à la paix et à la destruction de Hôrai. Ce combat sera le dernier, ou ne sera pas.
Le scénario est assez sympathique, mais malheureusement il n'a clairement pas été exploité. Rien n'est mis en oeuvre au sein du jeu, pour que l'on suive plus ardemment les péripéties du jeune Shinra. Les cinématiques répondent aux abonnées absentes et aucune petite scénette ne vient mettre en valeur le design si particulier et magnifique de Yasushi Suzuki (je vais commencer à croire que ce nom est synonyme de génie, comprenne que pourra ^^).
Avant de passer à proprement parler au gameplay du jeu de Treasure, sachez que les boss portent tous un nom d'oiseau, que les niveaux sont des références à la religion ou aux sentiments de l'homme moderne, et que le nom Ikaruga est également un dénominatif d'oiseau au Japon.

La conscience revisité

Ikaruga est une confrontation constante entre le bien et le mal ou encore le yin et le yang. Le joueur doit en effet switcher entre le noir et le blanc et répliquer aux attaques des opposants qui disposent également de ces mêmes nuances. Il faut jongler sans cesse entre les deux couleurs afin que la partie soit plus facile. Je m'explique, votre vaisseau en noir sera beaucoup plus puissant face à des attaques ennemies de vaisseaux blancs, et vice versa. La confrontation de deux éléments identiques vous obligera à donner beaucoup plus de puissance pour en venir à bout. En gros, noir > blanc, blanc > noir, et le jeu deviendra plus aisé. Mais Ikaruga, en plus de ce système ultra ingénieux (à la Silhouette Mirage) présente également un autre atout de taille : les "Chain Combos". Pour obtenir un maximum de points, il faut détruire trois vaisseaux à suivre de couleur identique. Un "chain combo" vous sera alors attribué, et plus votre chaîne augmentera, plus vous pourrez péter le high-score ^^

Une difficulté indéniable !

Ikaruga est un jeu dur, très dur ! Encore plus difficile que de supporter sa belle-mère narrant les aventures de votre fiancée lors de ses 8 ans, et de sa première gamelle à vélo. Le système de couleurs est vraiment génial, mais Treasure a rajouté une petite difficulté en supplément, c'est que les ennemis envoient également des tirs, soit blancs, soit noirs. Il faudra alors se mettre dans la position du tir vous submergeant avant qu'il ne soit trop tard. La confrontation entre un missile blanc et votre vaisseau noir amène à une mort, et vice versa.
Je connais un collègue qui termine le jeu avec un crédit, comme de nombreux japonais d'ailleurs. Ikaruga ne laisse aucun répit, et ne pardonne aucune erreur. Heureusement, à force de perdre on commence à bien connaître les pièges et à chaque partie on avance d'un petit pas. Et comme à Treasure, on n'est tout de même une bande de sadiques s'esclaffant de rire à chaque explosion de votre carcasse, ils ont pensé à réutiliser le système mis en place pour Radiant Silvergun, à savoir l'ajout d'un continu à chaque heure effective de jeu (oui effective? inutile de laisser tourner l'écran titre pendant des heures en croyant pouvoir vous éclater avec une quinzaine de continus).

5 niveaux seulement ?

Ikaruga ne propose que 5 niveaux, mais la difficulté (exacerbée ?) du jeu fait que vous allez passer un temps record pour le terminer. Une fois ceci fait (bon courage !), vous pourrez vous éclater en mode Free Play qui permet d'utiliser des continus illimités. Pratique, mais les puristes reviendront vite au mode de base, on est pro ou on ne l'est pas (et moi c'est pas mon cas du tout^^). Au fil de vos parties, vous débloquerez une galerie d'images somptueuses, mais aussi le Sound Mode ou encore un mode Prototype (plus hard que ce mode, tu meurs, en fait il s'agit du jeu tel qu'il devait l'être au début? on se retrouve avec des tirs limités et il faut absorber les tirs ennemis pour faire remonter son arsenal? hard j'ai dit !).

Huguette (ça change de Mazette), que c'est beau !

Soyons francs, le titre de Treasure est une réussite complète visuellement parlant ! Les deux bandes noires ne gênent en rien la progression, et immerge même un peu plus le joueur dans cet esprit "arcade". Coloré, attractif, doté d'un design somptueux, d'une animation ultra speed sans ralentissements et d'une qualité de texture extraordinaire, Ikaruga peut se targuer d'être l'un des plus beaux shoots à ce jour. Les effets de zoom, de contre-plongée, d'accélération soudaine et de looping en tout genre sont magistralement mis en scène. Ikaruga est somptueux, point à la ligne ! La musique, si elle n'atteint pas le patriotisme des sonorités perçues dans Radiant Silvergun, reste d'un niveau très correct et sublime bien l'action se déroulant devant vos yeux !

Alors, que lui reprocher ?

En fait, c'est son côté un peu sobre qui fait que Ikaruga ne peut faire office de shoot ultime. Aucune cinématique, des niveaux assez inégaux, et un contexte vraiment arcade, on ne retrouve pas les éléments qu'une console de salon est en droit de nous offrir. Certes, le jeu reste merveilleux, beau et tout, mais le background est un peu délaissé. L'histoire aurait pu être mise en avant, d'autant qu'elle était très intéressante.

Un shoot d'anthologie !

Au même rang que Radiant Silvergun, Ikaruga (dont la version Gamecube est identique à la version Dreamcast) est un pur chef d'oeuvre. A un, il reste très bon, à deux c'est une extase complète (Pink pourra vous en dire un mot: j'ai failli avoir un orgasme en jouant à ce jeu).
Il restera gravé dans nos mémoires de nombreuses années? et surtout dans la mienne quand je l'aurai fini. J'y retourne!!! hum? tu pensais à quoi Pink ?

Verdict

8

Points forts

  • +Graphiquement épatant

Points faibles

  • -Le jeu à deux
Avis des joueurs :
Note moyenne Nb avis
Dreamcast 9.3 9

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