Test : The House Of The Dead 4 (PSN)

Même si on commençait à sérieusement en douter, la boucle est enfin bouclée. Tous les épisodes de la série horrifique du rail shooter produits par Sega ont été convertis sur consoles, du premier House of the Dead du Model 2 vers la Saturn jusqu'à ce HOTD 4 du Lindbergh vers la PS3 en dématérialisé. Il ne faut pas oublier l'épisode EX complètement à part et franchement délirant qui lui ne devrait jamais voir le jour sur consoles. Mais sait-on jamais...

S'il est le tout dernier épisode de la série principale, cet épisode 4 se situe en fait scénaristiquement entre les événements du mythique second épisode et les aventures futuristes du troisième volet. En termes de trame, il est en fait très proche de HOTD 2 puisqu'il narre les événements qui se sont passés 3 années après ce second opus, et qui ont vu l'échec des terribles plans de Goldman. On retrouve d'ailleurs ici James Taylor, acteur principal du 2, et une nouvelle agent de l'AMS accoutrée d'une jupe en cuir plutôt courte, Kate Green. Persuadés qu'une menace plane encore sur l'humanité, ils mènent l'enquête au siège de l'AMS en Europe, et ils ne vont pas tarder à s'attirer des ennuis. Un "camion" de zombies et d'autres monstruosités ne va pas tarder à leur tenir compagnie et il va falloir sortir de ce bâtiment, fissa... Ça tombe bien, on a justement acheté le jeu pour cartonner du zombie.

Les deux chapitres bonus de House of the Dead 4 Special, qui se débloquent dans cette version PSN une fois que l'on a terminé le jeu une première fois, racontent aussi une brève histoire se déroulant juste après ce HOTD 4 et ils font un pas de plus vers les événements se déroulant dans HOTD 3, lui aussi disponible sur PS3 depuis peu. Les développeurs vous invitent d'ailleurs à vous y essayer si ce n'est pas encore fait.

Pour rappel, les tests de HOTD 4 et de son édition Spécial ont été déjà traités sur Sega-Mag en versions Arcade. Concernant l'opus Special, ce portage PSN ne peut évidemment pas concurrencer l'expérience totalement immersive de cette attraction qui compte sur deux énormes écrans avant et arrière ainsi que sur un siège rotatif. Non, il faut juste compter sur deux chapitres supplémentaires courts mais très bons. Avec cet ajout, cette conversion est clairement généreuse avec un total de 8 chapitres pour un prix qui reste honnête - 8€. À l'heure des DLC abusifs de Capcom, on ne peut guère reprocher quoi que ce soit à Sega. Au contraire.

[Test HOTD 4 en Arcade] [Test HOTD 4 Special en Arcade]

Une conversion pas évidente mais rondement menée

Comme avec chaque HOTD, Sega conserve toujours une formule identique - et oui c'est un rail shooter des plus classiques dans le fond - tout en ajoutant quelques petites nouveautés pour en renouveler l'intérêt. En gros, ce quatrième volet conserve l'ambiance gentiment horrifique de la série avec en particulier des environnements qui oscillent entre des intérieurs modernes qui font davantage penser à du HOTD 3 et des environnements en extérieur souvent plus gothique à la HOTD 2. Certains y verront certainement un manque d'originalité et c'est vrai que certaines scènes semblent carrément plagier celles de volets précédents. Si en terme de renouvellement, ce n'est pas un bon point pour ce jeu, le tout reste toujours très efficace et spectaculaire, en particulier les scènes en voiture à la fin. Toutefois, la technique a été revue à la hausse pour quelque peu faire passer la pilule du déjà vu et le jeu reste supérieur graphiquement à HOTD 3 en tout point, un jeu qui a lui été développé au début des années 2000. Si la diversité des zombies & monstres apparaît tout de même assez légère, ils n'ont jamais été aussi détaillés et putréfiés. La chair apparaissait pour la première fois vraiment saignante en HD avec cet opus. HOTD 4 ne joue cependant pas la carte du réalisme, du gore à outrance, et ne cherche surtout pas à faire peur. Il n'arbore pas son PEGI 16 pour rien.

Pour mieux le situer techniquement, il faut se souvenir que cet épisode 4 date du début de la Lindbergh au moment où Virtua Tennis 3 et Virtua Fighter 5 sortaient en arcade, c'est à dire que ça équivaut grosso modo au début de la Xbox 360 en 2005/2006. À cette époque, le jeu en imposait en arcade et aujourd'hui il reste plutôt joli même si les modélisations des personnages lors des (rares) cut scenes trahissent toute de même son ancienneté. En profitant du code d'origine sur Lindbergh, le jeu est intégralement en 16:9, et le bilan de ce portage est quasi parfait. Pour autant, ça a demandé une année de travail à Sega car on ne convertit pas comme ça un jeu qui demande autant de Ram en arcade. Mention bien voire très bien pour la conversion donc mais le jeu pèse en contrepartie 4 Go d'installation.

"Je kiffe être le héros d'un film d'action"

Côté game system, les House of the Dead se renouvellent aussi en proposant à chaque fois un nouveau type d'arme en arcade. Pour le 3, Sega a sorti le fusil à pompe et pour le 4, il est temps de tirer dans le tas équipé d'un fusil mitrailleur et même de faire le ménage avec trois grenades comme cerise sur le gâteau. La série semble de plus en plus jouer la carte de l'action et du bourrinage assumé.

Si au premier abord, ça semble être en effet le cas puisqu'avec l'uzi, on a tendance à arroser gaiement par pur plaisir, il se trouve que la composante scoring vous apprend peu à peu, après quelques échecs, à savoir retenir vos tirs. Dans un rail shooter de ce genre, le score est très important - et vous êtes récompensés par des grades au sein de l'AMS - et pour améliorer sa précision, on est quasi obligé d'envoyer des petites salves de tir. De même pour enchaîner les "parfaits", il vaut mieux y aller en douceur pour tirer avec habileté dans la tête des zombies. Ce côté bourrin de l'arme est donc largement atténué par la quête du high score. Après un temps d'adaptation, le feeling reste donc assez proche des anciens HOTD, le démembrement en moins. Quant aux grenades, elles sont précieuses mais aussi récupérables dans le décor, et elles permettront de se débarrasser d'un nombre trop important de zombies à gérer pour le joueur. Ces derniers peuvent être parfois 15 à 20 en même temps à l'écran, cette arme secondaire n'est donc pas négligeable.

HOTD 4 implante aussi quelques petites actions contextuelles, d'ailleurs reprises dans les Overkill sur consoles par la suite. Que ce soit sur PSN ou en arcade, le jeu demande de temps à autres de secouer le PS Move ou la manette PS3 - le sixaxis est pris en compte - le plus rapidement possible par exemple pour ouvrir une porte ou se défaire de l'emprise d'un zombie que vous avez trop laissé approcher. Cette dernière phase apporte pas mal de dynamisme au jeu puisqu'on peut soit repousser les zombies et ensuite continuer le carnage, ou bien se retrouver à terre et être obligé de tirer sur les ennemis en catastrophe. L'effet est réussi.

Si le jeu a un rythme effréné, son plus gros défaut - et les joueurs n'ont pas tardé à le critiquer sur nos forums - vient de scripts abusifs qui empêchent de tirer sur des ennemis qui semblent pourtant à portée de tirs. On assiste souvent à des scènes surréalistes où il faut attendre patiemment que le monstre sorte de la poubelle, puis se relève avant de pouvoir le shooter. De même, des zombies sont par exemple face à vous dans un escalator, à peine à 3 trois mètres, mais on doit attendre que le héros tourne la tête de gauche à droite 3 fois avant que Sega daigne vous laisser appuyer sur la détente. Il arrive aussi qu'on ne puisse pas tirer sur des ennemis qui "se camouflent" derrière une simple grille en acier, vos balles semblent alors se heurter à un mur. En bref, en termes de dynamisme et concernant les décors peu interactifs, Sega peut encore largement améliorer sa formule, ce qui pourrait arriver dans un hypothétique HOTD 5.

Interface à la House of the Dead 3 PSN

Tout d'abord, parlons rapidement de sa prise en main, HOTD 4 se joue bien sûr de préférence au PS Move pour des vraies sensations de jeu de tir, et aussi au sixaxis, qui a son importance comme noté plus haut car il faudra parfois secouer sa manette. La configuration des touches de la dualshock est la même que pour HOTD 3 sauf que les grenades sont placées sur les deux gâchettes gauche par défaut. À défaut de sensations pures, le jeu reste jouable avec cette formule et ça reste une solution alternative passable pour y jouer en multi - uniquement en local - si on manque de PS Move à la maison.

Les menus sont similaires à ceux de HOTD 3 pour leur présentation générale tout comme pour leur contenu. On retrouve un mode Libre similaire à de l'Arcade, et un mode Classement où on posera ses meilleures prestations en ligne. Tout est toujours configurable, on peut choisir librement un chapitre, les paramètres de difficulté, la couleur du sang ou la violence des impacts. Seul le mode Contre la Montre, exclusivité de HOTD 3, est aux abonnés absents.

Enfin si on salue une nouvelle fois le bonus de l'interview du producteur et du directeur sur le principe, ça reste beaucoup trop court et assez peu instructif, comme avec HOTD 3. Il faudra patienter pour voir arriver un vrai bon making-of digne de ce nom, réalisé par Sega.

Après une attente vraiment trop longue, sachant que plusieurs jeux d'arcade de cette époque nous sont parvenus rapidement (VF5 et VT3 pour ne pas les citer), c'est vraiment avec grand plaisir que les joueurs pourront découvrir ce HOTD 4 sur consoles ou le redécouvrir tranquillement à la maison pour les autres. Par ses origines, ce volet est bien sûr très différent de Overkill et largement plus tourné vers le scoring et la convivialité en multijoueur. Il n'en reste pas moins redoutablement défoulant - vraiment nerveux même si il ne prône pas le démembrement - et même agréable à l'œil d'autant qu'il est parfaitement adapté pour fonctionner sur nos TV HD. Avec son prix plutôt juste, il est quasi indispensable pour les amoureux de shooter, au moins autant qu'Overkill. Comme quoi, l'achat du PS Move s'impose doucement mais sûrement.

Verdict

7

Points forts

  • Pas le meilleur mais du très bon HOTD
  • Une conversion au niveau du jeu d'origine
  • Les chapitres Special en bonus

Points faibles

  • Les scripts plombent le dynamisme
  • L'interactivité des décors aussi
  • Presque 7 ans d'attente, c'est trop
  • Un bonus vidéo toujours aussi léger
Avis des joueurs :
Note moyenne Nb avis
Playstation Network 8.5 4

Commentaires

merci pour le test complet. Je vais tenter de me faire offrir les psmove pour la fête des pères :mrgreen: