Test : Hatsune Miku : Project DIVA F 2nd (PS Vita)

La localisation de Project Diva F avait été une surprise, tempérée par l'absence de version boîte chez nous. Cela n'a apparemment pas empêché le jeu de se vendre convenablement, suffisamment en tous cas pour justifier la sortie de sa suite en retail. Après un premier épisode quasiment irréprochable, l'achat de Project Diva F 2nd se justifie t'elle ?

Je rappelle le principe du jeu pour les deux du fond : les Project Diva sont des jeux musicaux qui demandent d'appuyer au bon moment sur les touches de votre manette (ou de votre console, si vous jouez sur portable), au son de morceaux de Vocaloïds, et plus particulièrement de l'idole virtuelle Hatsune Miku.

On retrouve ici 40 morceaux, pour moitié inédits, et pour moitié repris d'anciens épisodes de la franchise sortis sur PSP. C'est la première différence avec le premier PDF, où toutes les chansons étaient inédites, et c'est un peu décevant pour les possesseurs des jeux PSP, qui du coup ne découvrent que 20 nouveaux morceaux.

Le gameplay de 2nd ne change quasiment pas, et les seules nouveautés touchent aux notes "Scratch", représentées par des étoiles actionnées par les sticks du pad PS3, et l'écran tactile ou le panneau arrière de la Vita. Dans PDF, les Scratch étaient quasiment impossibles à rater, car la durée d'input très courte permettait de les bourrer. C'est désormais terminé, d'autant plus qu'il est possible maintenant de n'obtenir qu'un "Safe" sur une de ces notes. Le jeu introduit également les double-scratch, qui, comme leur nom l'indique, doivent être réalisées avec les deux sticks à la fois, et les "Link Scratch", qui octroient des bonus de points si on les réussit.

Les autres modifications sont plutôt accessoires, comme la possibilité de changer le HUD, ou les quelques modifications de détail de la Diva Room. Les fans seront ravis de découvrir de nouveaux modules et items de customisation, et de pouvoir attribuer un son différent à chaque touche, mais cela ne change pas le jeu en profondeur. Même techniquement, le jeu semble avoir été un peu poli, mais l'amélioration est marginale.

More of the same

L'interface reste largement inchangée, mais propose de menues améliorations. On peut désormais classer les chansons du mode Edit par popularité, ou encore connaître pour chaque morceau les conditions à remplir pour débloquer des items. Cependant, les défauts du premier PDF sont toujours là, notamment les loadings omniprésents (mais plus courts), et surtout l'absence inexplicable de classement en ligne. On saluera par contre l'arrivée du cross-save avec la version Vita, et la possibilité d'importer sa sauvegarde du premier épisode, et de la version japonaise du jeu.

Les morceaux sont plus homogènes dans leur composition que dans le premier épisode, avec une nette différence entre ceux qui sont inédits, et ceux qui sont issus de précédents épisodes de la franchise. Ces derniers appartiennent à un registre J-Pop assez classique et pas forcément très inspiré, tandis que les morceaux inédits sont souvent plus originaux, y compris dans la mise en scène des clips.

En effet, la plupart des clips des anciennes chansons sont basiques, et peuvent se résumer à "Machin chante devant un décor avec 2-3 mouvements de caméra et une pseudo-chorégraphie", alors que les clips inédits sont plus élaborés. Mais là encore, aucune n'atteint le niveau de WTF de "Rin-Chan Now !", par exemple, et "la" chanson de groupe qu'est Decorator fait pâle figure face à Senbonzakura. Dans Project Diva F, chaque clip ou presque racontait une histoire, et l'affectif jouait un rôle dans le choix d'une chanson. Dans Project Diva F 2nd, c'est beaucoup moins le cas, et mine de rien, cela joue sur le plaisir qu'on peut avoir à relancer une chanson pour la énième fois.

I've got blisters on my fingers !

Faute d'être transporté par le visuel des clips, on peut toutefois être emballé par la qualité des partitions, qui, elles, ont subi un lifting ; leur difficulté, et surtout leur technicité ont été augmentées assez sensiblement. Cela se manifeste par des changements de rythme, des séries de touches pas forcément très rapides mais traîtres, et la suppression de la zone de confort apportée auparavant par les notes Scratch, qui sont maintenant davantage mixées aux notes classiques, en plus d'être plus difficiles à jouer.

Chaque niveau de difficulté offre un challenge différent, et s'il était assez simple de faire des Perfect en Normal dans le premier épisode, parfois même dès le premier essai, il y a maintenant souvent de petites séquences bien fourbes qui nécessitent de redoubler d'attention. Le mode Hard semble bizarrement un peu moins difficile qu'avant, mais dans le mode Extreme, vous allez vous accrocher pour terminer certaines chansons, ce qui n'était pas forcément le cas dans le premier opus. L'impression qui domine est qu'on ne peut plus vraiment se laisser emporter par le "flow" des morceaux, et qu'il faut être concentré à 100% pour ne pas se faire avoir.

Inutile donc de se fader à nouveau la Diva Room pour prolonger la durée de vie du jeu : entre l'acquisition des modules et des items, la quête des Perfect, et le scoring, le jeu offre une durée de vie toujours aussi conséquente, et un plaisir de jeu différent, mais toujours important.

Presque identique à son prédécesseur, Project Diva F 2nd tient davantage de l'add-on de luxe que du jeu original. Si la faiblesse de la mise en scène des chansons pourra rebuter les joueurs un peu casu qui jouent plus pour le plaisir que pour la performance - ce qui est mon cas - la difficulté revue à la hausse motivera les fans de scoring. Project Diva F 2nd reste une valeur sûre, mais non content de pas corriger tous les défauts du premier opus, il n'en a pas non plus conservé toute la fraîcheur.

Et la version Vita ?

La version PlayStation Vita est la copie conforme à la version PS3. Bien évidemment, grâce à son écran tactile, il faudra 'gratter' l'écran durant les touches "Scratch". De plus, la fonction de réalité augmenté (AR : Augmented Reality) est toujours présente en utilisant le AR Live Marker inclus dans la boîte du jeu. Cela reste toujours sympa pour les fans. Encore une fois, la réalisation globale fait honneur à la portable de Sony toutefois, la recette Project DIVA commence à saturer et on préférera le premier Hatsune Miku : Project DIVA f nettement plus inédit et amusant.

Verdict

8

Points forts

  • Système de jeu affuté
  • Loadings un peu moins longs
  • Difficulté revue à la hausse
  • Le cross save
  • Le AR

Points faibles

  • Seulement 20 morceaux inédits
  • Mise en scène décevante
  • Toujours pas de classements en ligne
  • La Diva Room, toujours aussi inintéressante

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