Test : Gunbird 2 (Dreamcast)


Gunbird 2
Gunbird 2
Shoot'em up
La Dreamcast a toujours mis en avant ses capacités d'adaptation de jeux arcade et ne s'est jamais privée de ce petit côté glamour pour attirer le chaland. Dans cet ordre d'idées, le shoot them up fut un genre assez bien représenté sur la machine, conversions directes de bornes d'Arcade ayant déjà bien rentabilisé le titre. Gunbird 2 fait donc partie de cette race de braves anciens combattants, ainsi, nous allons le disséquer sans plus tarder pour déterminer si oui ou non, il doit revendiquer ouvertement une place de choix dans votre ludothèque.

Shoot, Manga et jolies poupées

D'entrée de jeu, Gunbird 2 annonce la couleur via une intro très colorée. Si vous cherchez un shoot psychédélique, futuriste et tutti quanti, vous ne serez pas comblés, car le soft de Psykio propose un univers résolument exquis et assez rare pour ce genre de titre. Au menu, on a rarement eu affaire à un choix plus restreint puisque vous ne pourrez opter que pour le mode aventure de 7 chapitres bouclés en une heure, séparé en 3 sous-parties, 2 originales ne différant que par leur défilement (l'un s'adapte à l'action , l'autre reste fixe), et un mode Arcade vous autorisant à jouer à l'horizontale. Dans le menu option, il est directement possible d'aller se rincer l'oeil sur quelques formes voluptueuses, entres autres possibilités futiles, mais nous ne sommes pas ici pour ça, vous en conviendrez (quoique).

Patte d'ensemble résolument orientée manga donc, et ce n'est pas le character design qui dérogera à cet esprit. Alucard, flamboyant scientifique déjanté à l'instar de la sympathique Marion, Valpiro, caricature du robot russe outillé comme il se doit, Hei-Cob, le fakir de service et Tavia, une scientifique à propulsion, sont tout autant de personnages loufoques que vous devrez incarner. Nous ne nous attarderons pas des décennies sur la trame, qui a dû probablement nécessiter des heures de brainstorming intense au QG de Psykio : une vaste affaire d'éléments à réunir pour exaucer un voeu soit très personnel, soit pour le bien de l'humanité.
Si vous êtes doués en addition, vous aurez donc compris que le jeu propose donc 10 fins différentes, et il vous est demandé, sournoisement, de finir le jeu avec tous les personnages proposés. à noter également, la très gracieuse et indispensable apparition de Morrigan (Vampire Savior, Capcom VS SNK) en personnage jouable, qui saura vous séduire par des formes très généreuses, décidément, et une joie de vivre communicative, ainsi que la plus anecdotique Aine. Voici donc pour la garniture.

Décale, décalé, décalage !

Avant de vous lancer dans le grand bain de l'aventure, il faudra bien sûr choisir parmi un panel de sept niveaux de difficultés, parfaitement étudié pour s'adapter à tout type de joueur, qu'il soit novice et avide de découvrir le jeu ou expérimenté et directement attiré vers un niveau de jeu plus corsé. Mais trêve de discussions, passons donc aux choses sérieuses. Comme le veut la tradition, chaque personnage est doté d'un style qui lui est propre, de ce fait, il bénéficiera d'un shoot individuel et de coups spéciaux pensés uniquement pour lui.
Mis à part le sacro-saint tir (lockez-le avec la gâchette droite), vous jouissez d'une attaque spéciale bien distincte, encore, pour chaque combattant, qui ne déroge évidemment jamais à un certain esprit folklorique et burlesque, cela va sans dire. Le bouton X quant à lui sera réquisitionné pour les attaques au corps à corps, ce qui donne une petite étoffe supplémentaire à l'ensemble, surtout dans la gestion des combats.
Gunbird 2 se permet aussi de reprendre un système bien connu de ses prédécesseurs 8 et 16 Bits, le lâché de bonus après explosion d'un vilain garnement, vous récupérerez donc, et selon votre mérite, un upgrade de votre tir, indispensable pour progresser décemment et fluctuant d'intérêt selon le perso choisi, ou une bombe supplémentaire, à garder pour le Boss. Evidemment, chaque personnage est doté d'une puissance qui lui est propre, et dans un souci d'équité, les plus maousses d'entres eux porteront le poids d'une hit box bien plus imposante que les plus faibles. à vous de choisir selon vos compétences.
Véritablement, Gunbird 2 est un plaisir à jouer, représentant même une bonne bourrasque d'air pur dans le genre, et si vous aimez les shoots viscéralement, vous vous laisserez surprendre par l'univers et par le gameplay, qui promet moult possibilités d'approche et qui ne faiblit jamais jusqu'à la fin.

A l'écran, Gunbird 2 est assez lisible durant les premiers niveaux et frôle le joyeux bordel l'autre moitié du temps. Rien n'est vraiment matérialisé pour vous faire comprendre que ce tir est ennemi et non allié. Je ne vous parle même pas des parties à deux, aussi incompréhensibles que comiques. Mais ne soyons pas ingrat outre mesure, car cela ne touche que les 2-3 dernières étapes de votre périple, les plus dures et remplies de boulettes méchantes au demeurant, ceci ne manquant pas de frustrer, surtout quand les vies ne sont pas données.
Cependant, ce qui gêne le plus la manette en main, c'est, bizarrement mais vous comprendrez après, la cohérence extrême du tout. Les décors se fondent avec les ennemis, les couleurs utilisées, chaudes, endormissent l'oeil. De ce fait, il est nécessaire d'être constamment aux aguets, même si vous êtes sûrs d'être en sécurité, sans quoi les mauvaises surprises se multiplieront. Un parti pris graphique à double tranchant donc.

Un bilan contrasté

Techniquement parlant, ce Gunbird 2 rehausse un peu le ton par rapport au 1er épisode sorti sur Saturn à l'époque, mais représente l'exact portage de la borne d'arcade sortie 2 ans plus tôt. Ne vous attendez pas à un décollage de mâchoire en règle, car le titre est loin de puiser dans les entrailles de la machine. Les couleurs sont chatoyantes et toujours dans l'esprit cité plus haut et propose une fluidité bienvenue, quel que soit le nombre de polygones affichés à l'écran mais les effets ne sont pas légions. Sobriété donc, avant tout.
Musicalement parlant, ce n'est pas la grande claque non plus, mais les sonorités ont au moins le mérite d'être dans le ton et c'est déjà pas mal, à défaut de proposer une immersion digne de ce nom. On appréciera à sa juste valeur également les petits passages scriptés lorsque les méchants s'engueulent où émettent des constatations absolument vides de sens. Jouissif.

Enfin, si le gameplay verse dans l'originalité, ne vous attendez pas non plus au génie d'un Ikaruga, bien plus abouti graphiquement, à la replay-value immense et proposant un challenge bien plus abyssal. Et là, tout est dit. On se permettra également de déplorer l'oubli volontaire du stick analogique ; vous ne pourrez jouer à Gunbird 2 qu'avec la croix.

En un mot comme en cent, le shoot de Psykio s'avère être bien plus un second couteau qu'une tête d'affiche et ne soulèvera pas les foules d'un claquement de doigt. Mais son rapport qualité/prix et sa fraîcheur indéniable dans un genre saturé par les shoots futuristo-apocalyptiques permettent de lui faire sortir la tête de l'eau. Bien mais pas top, comme dirait l'autre.

Verdict

6

Points forts

  • La touche colorée, manga

Points faibles

  • Un shoot second couteau
Avis des joueurs :
Note moyenne Nb avis
Dreamcast 6.4 5

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