Test : Clockwork Aquario (Xbox, PS4, Switch)

Depuis quelques années maintenant, l'éditeur ININ Games propose des jeux rétro sur nos consoles modernes. C'était le cas il y a peu avec la collection Wonder Boy Anniversary, que je testais sur Nintendo Switch. Bonne nouvelle pour les possesseurs de Xbox : de nombreux titres ININ Games arrivent sur ces machines, et dans la première salve se trouve Clockwork Aquario, un jeu signé Westone, développeur à qui l'on doit justement la série Wonder Boy.

Quelle place pour SEGA dans tout ça ?


Le parcours de Clockwork Aquario n'a certainement pas été simple. Le titre, destiné à l'arcade et initialement prévu pour une sortie durant la première moitié des années 90, a été visiblement annulé puis perdu de vue. La plateforme qui devait l'accueillir n'était autre que le System 18, l'une des bornes de SEGA en arcade (et qui partageait largement son hardware avec la Mega Drive). De plus, SEGA étaient bien évidemment partenaires de Westone, car de nombreux (et excellents) jeux de la série Wonder Boy ont vu le jour sur nos consoles préférées.

La suite de l'histoire passe par Strictly Limited Games, qui ont négocié les droits de ce jeu auprès de SEGA, et par des développeurs passionnés qui ont visiblement reconstruit le titre depuis ce qu'ils avaient pu sauver du programme d'origine. Un travail minutieux et certainement laborieux pour compléter les visuels, les niveaux et également remasteriser les musiques.

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Back to the 90s ! Back to the arcades !
 

Le petit miracle ayant eu lieu, nous avons la chance de découvrir un nouveau titre arcade tout droit sorti des années 90 aujourd'hui. L'histoire est extrêmement simple. Dans un monde plongé dans les océans se trouve une cité, et cette dernière est attaquée par un poisson maléfique et son armée. Trois personnages vont s'opposer à lui : un garçon, une fille et un robot. Le design ultra coloré fait plaisir à voir et ramène immédiatement aux autres titres de Westone.

Jeu d'arcade oblige, l'action tient le rôle principal, avec énormément de choses qui se produisent à l'écran en même temps. La progression est celle d'un jeu de plateforme : on avance vers la droite (parfois verticalement aussi) avec une vue de côté, on peut sauter et écraser les ennemis et les attaquer par dessous (toujours en sautant). Il est également possible de les assommer avec un coup au corps à corps. Enfin, on peut soulever les ennemis confus afin de les lancer dans plusieurs directions. L'idée est d'engranger un maximum de points en balayant plusieurs ennemis ou bonus en un seul tir.

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La dextérité est mise à contribution pour avancer rapidement tout en vainquant un maximum d'ennemis, en rebondissant sur les ballons et en évitant les divers obstacles. Le héros peut subir une attaque avant de mourir (avec une apparence différente quand il est blessé), il faudra alors boire une potion pour guérir (on en trouve régulièrement). Une invincibilité avec un effet doré (qui n'est pas sans rappeler Top Hunter sur Neo Geo) est également disponible après avoir marqué suffisamment de points. Des vies sont aussi distribuées plutôt généreusement.

A la fin de chacun des cinq stages se trouve un énorme boss mécanique, qui nécessitera un petit apprentissage de ses patterns pour être vaincu. Le jeu m'a paru d'une manière générale extrêmement facile, et il a suffi de quelques runs pour mémoriser les stages et les boss. D'ailleurs le titre est vraiment très court, et ne dure guère plus de 15 ou 20 minutes en ligne droite. On peut jouer à deux en même temps (et au passage jeter son collègue sur les ennemis) et il y a un petit jeu bonus. Le contenu reste tout de même chiche.

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Les pixels sont éternels

Quelques mots sur la réalisation, vraiment magnifique avec un superbe pixel-art, de belles animations et beaucoup de choses qui bougent à l'écran. Ça devient un peu le bazar par moments, mais ça ne m'a pas gêné plus que ça. Les environnements sont variés, et chaque stage possède un thème bien précis avec quelques idées rigolotes. On ne crie jamais au génie, mais ça reste agréable à parcourir. Les mimiques des personnages et des ennemis sont amusantes et l'humour est omniprésent.

L'ensemble est packagé dans un émulateur de bonne facture, avec des menus construits exactement de la même manière que dans la compilation Wonder Boy Anniversary Collection. Ils sont très statiques et pas spécialement sexy, mais toutes les options qui vont bien sont présentes, que ce soit au niveau de l'affichage (pixel perfect, plein écran, 4/3) que des filtres (CRT avec de nombreux paramètres) et les options pour le jeu (nombre de crédits, mode entraînement et les DIP switches pour l'arcade une fois ce dernier mode débloqué).

En complément, on trouve un sound test avec les thèmes d'origine et les versions remixées, ainsi qu'une petite galerie d'artworks et de dessins de concept, et notamment une lettre des développeurs. Du bon boulot à ce niveau, qui permet de profiter dans de bonnes conditions du jeu.

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Clockwork Aquario est un rescapé de l'arcade à une époque où l'intérêt migrait progressivement vers les jeux de baston, les BTA et la 3D. Pouvoir découvrir à notre époque un titre comme celui-ci est une chance, et le travail pour l'achever a certainement été complexe. De plus, l'enrobage du titre (menu, émulateur, bonus) est tout à fait satisfaisant. Cela étant dit, Clockwork Aquario reste un jeu arcade très facile et très court, destiné à des parties rapides d'une quinzaine de minutes après avoir mis une pièce dans la machine. A vous de voir si cela mérite l'investissement.

Verdict

7

Points forts

  • Superbe réalisation
  • Jouabilité impeccable
  • Emulateur et options appropriées

Points faibles

  • Très court
  • Très facile

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