Test : Chaos Field (Dreamcast)


Chaos Field
Chaos Field
Shoot'em up
Plusieurs éditeurs tentent de prolonger la durée de vie de la Dreamcast, hors période "erotic games". Le studio Milestone fait partie de ceux-là. Après un Psyvariar 2 assez convaincant, sorti il y a de cela un an, le shmup trouve véritablement sa voie sur la 128 bits de Sega avec le tout nouveau-né sorti mi-Décembre 2004 au Japon : Chaos Field.

Le shmup, un ami qui vous veut du bien

Lorsque l'on a joué à Ikaruga sur Dreamcast, difficile ensuite de tenir le même niveau d'exigence pour chaque jeu de tir sur cette plate-forme. Néanmoins, nous allons tenter de disséquer Chaos Field comme il se doit. Dans un futur apocalyptique, trois jeunes compagnons, pilotes de vaisseaux destructeurs à leurs heures perdues, décident de ruiner toute forme de méchanceté dans cette ère Matrixienne.

Au menu, vous avez donc le choix de pouvoir incarner soit Hal, Jinn ou Ifumi, chacun possédant ses caractéristiques propres, ne se distinguant que par leur tir de base. Hal sera donc le personnage très classique avec un shoot, tout ce qu'il y a de plus commun, tandis que Ifumi apportera déjà plus de renouvellement au genre avec des lasers à tête chercheuse bien utiles lorsque l'on est pas parfaitement positionné face au monstres. Enfin, Jinn, personnage très complexe, est doté d'un tir à onde de choc assez douteux à manier quoique réellement efficace après plusieurs heures de jeu.

Chaos Field, mode d'emploi

Le fonctionnement de Chaos Field est très particulier car vous n'affronterez personne, hormis des boss. Ce jeu est donc basé sur une série d'affrontements contre de gros caïds, ce qui tend à première vue à limiter son intérêt. Reposant sur des routines bien particulières, le but est donc de déjouer le stratagème de ces affreux dans un temps limité.
Pour cela, il faudra composer avec les forces et faiblesses de votre personnage choisi, chacun étant naturellement plus doué pour la défense (rester collé en bas et shooter à vue) ou l'attaque (coller de près le boss et lui infliger des dégâts avec son essuie-glace et autre turbine à laser). Dans ce sens, chaque personnage possède le même système de combat. Le bouton B est attribué à une sorte d'essuie-glace très (trop) pratique vous autorisant à balayer les tirs ennemis tandis que le bouton X/Y sert à concentrer une attaque spéciale dévastatrice. Dans ce même ordre d'idée, vous ne mourrez pas à chaque impact reçu mais vous serez débités d'une petite jauge de votre bouclier (dont la capacité est customisable au menu).

Quoi de neuf docteur ?

Après plusieurs parties, CF révèle sa véritable force : un jeu bien équilibré. A la difficulté inhérente à ce genre de titres, le tout se voit contrebalancé par une faiblesse relative des Boss (leur barre de vie). Ainsi, le coeur du titre réside en la concentration farouche sur de faibles périodes, en tentant de réduire votre unique adversaire en cendre. Pour cela, vous n'aurez de cesse de jongler entre deux modes distincts : l'Order Field et le Chaos Field. Le premier nommé étant en réalité tout simplement le jeu "normal", abordons plutôt le Chaos Field, le mode de tous les dangers : les boss vous fusillent à tout va, mais en contrepartie, la puissance de votre tir est accrue. Une dualité sympathique ma foi.

Malheureusement, à l'écran, CF est presque illisible. Exemple : Si vous prenez Hal, vous tirez naturellement bleu. Problème, les boss aussi tirent bleu, rose, rouge. Mêlé à cela, les décors de fond, souvent de même couleur que les tirs adverses, noient totalement vos sens et il n'est pas rare de se ramasser sur le coin de la figure un petit bout de tir masqué par une explosion, un effet, ou votre shoot. Autre chose, CF tente de puiser dans les ressources de la machine, les textures sont propres, les effets graphiques relativement chatoyants (pas extraordinaires pour autant), mais, et il y a un mais, cela tend à véritablement nuire au frame rate, un comble, qui chute inexorablement à chaque saturation d'éléments à l'écran : rageant. A cela vient s'ajouter le fait que CF n'innove pas. Le système de jeu, bien qu'original est loin d'être une invention grandiose, le principe d'une succession de boss est plutôt bien pensé à première vue, mais mal mis en place. Ainsi, le gameplay proposé laisse une affreuse impression de déjà vu, les tirs font penser à un rRootage un peu amélioré, quoique? Sur ce point, Chaos Field est une déception.

Pas si mal que ça ?

Pour résumer, CF est très basique, mais donc finalement très accessible, très arcade. Ce qui peut paraître incongru tant le niveau "Normal" constitue déjà un sommet de difficulté. Dernier point, pour un jeu qui puise sa force dans le "ranking", il est très rageant de noter que le jeu ne retient pas vos scores à l'extinction de la machine...

Graphiquement, comme expliqué précédemment, la surenchère de pseudos-effets nuit à l'affichage et techniquement, CF se trouve relégué aux oubliettes par un Ikaruga quasi-parfait sur ce point. D'ailleurs, sur tous les points, quels qu'ils soient, CF ne tient pas la route face à ce type de concurrence.
A la manette, le vaisseau se manie avec facilité, il n'est ni trop pataud, ni trop vif, mais la Hit Box (zone de votre vaisseau que vous devez protéger à tout prix des assauts ennemis) semble assez approximative.

Niveau ambiance, l'esprit Cyber-futuriste du titre sent le réchauffé à plein nez, surtout pour un shoot qui à la base se donnait l'ambition franche de faire ressortir nos Dream' du placard pour découvrir quelque chose de frais. Pour compléter cette lapidation sauvage, on notera une durée de vie pas vraiment exemplaire (5 phases de 3 Boss chacunes, mouais?), des niveaux souvent identiques et un manque de renouvellement général : où sont les icônes de boost, la richesse du gameplay sur le long terme, l'originalité, la variété...

A trop vouloir puiser dans ce qui se fait de mieux, CF se perd en route. Je ne saurais donc trop vous déconseiller l'achat de ce titre, et de plutôt vous remettre à Ikaruga, Border Down voire Gigawing 2 ou autres Gunbird 2, bien meilleurs sur tous les plans et disponibles sur cette même machine. Néanmoins, les fanatiques de ce genre, complètement avides de nouveaux titres, surtout sur Dreamcast, se tourneront (peut-être) vers l'import de ce Shmup sur lequel on avait placé finalement trop d'espoirs? Il ne redorera pas le blason de la console. Au contraire.

Verdict

5

Points forts

  • Gameplay équilibré

Points faibles

  • Peu ou pas innovant
Avis des joueurs :
Note moyenne Nb avis
Dreamcast 8.0 1

Commentaires