Test : Ayrton Senna's Super Monaco Grand Prix II (Mega Drive)

Ayrton Senna, pilote génial de F1, a décidément laissé une trace indélébile, partout ou il est passé. De part sa générosité, son charisme, sa fougue et son talent, alliés à une faim gargantuesque de victoires, Senna a fédéré les foules comme peu savent le faire. Alors lorsqu'à Imola, le 1er mai 1994, sa monoplace vint s'écraser dans un rail dans un choc d'une violence inouïe, c'est tout un peuple qui est mort avec lui. Hommage appuyé donc, à ce grand champion, dont le spectre n'en finit plus de briller.

Une garniture réjouissante

Avant tout SGP2, comme nous l'appellerons désormais, est un jeu de F1 classique, certes, mais il se paie le luxe de mettre la barre très haut d'entrée, en ce qui concerne les modes de jeux mis à votre disposition. En guise d'apéritif, les modes " Senna GP " et " Free Practice " tiennent le rôle de tutorial en vous permettant de vous glisser dans le cockpit et de découvrir la maniabilité et la précision du soft. Pour les plus curieux, il vous sera possible de choisir votre boîte, automatique, ou bien 4/7 vitesses manuelles. Mais autant l'avouer d'entrée : il sera quasi-necessaire d'opter pour la boite 7 manuelle sous peine de ne pouvoir défendre ses chances correctement lors des courses auxquelles vous participerez. Mais sans plus tarder, abordons ce qui constitue le cœur même du titre : son mode carrière. Décliné en deux modes, beginner ou master, il vous proposera d'entrer de plain-pied dans le monde de la F1, et pas de n'importe quelle manière, mesdames et messieurs. Après avoir rempli la paperasse d'usage (nom, nationalité), et sous la tutelle d'Ayrton, vous allez devoir vous battre pour acquérir une place au soleil, rien que ça, et croyez-moi, ce n'est pas gagné.

Tu seras un champion un jour mon fils,

En 16 Grand-prix, vos buts seront multiples. En premier lieu, amasser des points pour pouvoir disputer le titre de Champion du monde. Mais dans ce jeu, rien n'est facile, et vous commencerez à bord de la très modeste Serga, pataude qui plus est : vous ne ferez donc pas le poids face aux autre cylindrées. Pour y remédier, rien de plus simple : allez chiper le baquet d'un concurrent en le défiant avant une course et en arrivant à le devancer sur la ligne d'arrivée. Après quelques essais fructueux, il vous sera proposé une place dans cette écurie et ainsi de suite. Face à vous donc, un total de 16 voitures aux caractéristiques propres (puissance, souplesse, freins, pneus) divisées en 5 catégories. Evidemment, vous vous lancerez à la conquête de la plus prestigieuse des monoplaces, mais ne vous enhardissez pas trop vite, la route sera longue, et semée d'embûches... Car mise à part cette quête nécessaire en vue d'obtenir une voiture plus performante, vous devrez par la même occasion rafler plus de points que vos adversaires, en tenant compte du bolide à votre disposition. C'est alors que se déclenche une équation à deux inconnues : posséder la meilleure voiture possible, pour pouvoir avoir le maximum de chances de glaner de précieux points. Si Rome ne s'est pas faite en un jour, c'en est pareil pour SGP2, il ne vous laissera aucun répit, et ne comptez que sur votre hargne pour triompher des difficultés qui ne manqueront pas de vous barrer la route. Mais il faudra te battre pour cela, crois-moi ! Car oui, SGP2 n'est pas le genre de soft à mettre en toutes les mains, car c'est aussi un prétexte facile pour détruire de la manette à tout-va. D'abord, impossible d'essayer de finir sur un podium tout de suite, car votre voiture ne le permet pas. De ce fait, le joueur occasionnel se découragera vite, face à un manque de résultat accompagné d'une probable relégation en terme de hiérarchie. Ensuite, la moindre erreur se paie cash. D'abord, lors des qualifs, il faut réussir à sortir le tour parfait, pour ensuite en course se faufiler parmi une masse effrayante de pilotes confirmés et hargneux. Sachez le donc : La victoire se mérite, et nécessite un bel et long investissement. Mais la victoire est belle aussi. Vous êtes prévenus, à vous de savoir quel type de joueur vous êtes. D'un autre côté, l'IA de vos concurrents n'est pas faite pour vous faciliter la tâche. Le collègue que vous défierez, habitué à la 12ème place disons, jouera la 9-10ème place à l'odeur de votre défi, histoire de corser l'affaire. Pour ce qui est du concurrent lambda, il défend âprement sa chance et n'hésite pas à vous barrer la route s'il le peut. Pour conclure sur le chapitre de la difficulté, si elle n'est pas harassante et insurmontable, elle se veut suffisamment élevée, surtout en mode Master, pour vous persuader que chaque récompense nécessite un effort conséquent en amont. D'autant que certains Grand-prix bénéficient d'une difficulté supplémentaire. Qui a dit Monaco et ses virages dantesques ?

SGP2, qu'as-tu dans le ventre ?

Graphiquement, ce n'est pas la panacée, les textures sont sans contours, trop brutes. Pour relever la sauce, on note un joli travail de personnalisation du tracé par un décor ambiant singulier, même si tout cela manque de finesse. Mais vous me direz, à la vitesse de défilement proposée, on n'a pas le temps de prendre des photos, et vous n'aurez pas tort. Bref, ni un défaut, mais surtout pas une qualité, SGP2 ne mise pas tout sur de charmants atours et c'est assez flagrant. Mais d'un point de vue technique, ce n'est pas la même affaire. La vitesse de défilement est diabolique, vous plongeant véritablement dans ce que doit être la sensation grisante de rouler à pleine vitesse. De plus, l'ensemble est fluide, et niveau animation, aucuns reproches à faire. Des louanges même, car le soft parvient à dégager d'agréables sensations de vitesse, et quand la maîtrise s'y met, un sentiment de puissance vous envahira. Le maître Senna ayant donné de sa personne pour superviser le projet, il a dû apprécier tout particulièrement cet aspect. Et nous aussi tiens ! Dernier aspect technique non négligeable, je veux bien entendu parler des sons ; et bien le soft ne s'en tire pas mal du tout. Du bruit du crissement des pneus, au moteur en surrégime, tout y passe en course, et il faut avouer que cela rend très bien. Comme si on y était en quelque sorte. Pour ce qui est des musiques, elles versent plus dans l'anecdotique car ce n'est pas ce que l'on remarque en premier dans un jeu de ce type, et ce, même si elles ont le mérite de conférer un petit charme supplémentaire à l'ensemble.

Trop élitiste, trop dur, trop naze ?

Non, car en effet, SGP2 possède toutes les qualités pour séduire le fan averti de F1. Si Senna signe de sa main ce jeu, il n'en reste pas un simple jeu à licence sans prétentions. Au contraire, il se permet de planter les bases d'un nouveau genre, rendant le mode carrière complètement immersif et jouissif, tellement on se croyait membre à part entière du paddock. Progresser, se battre ; des impératifs loin d'être caduques pour espérer briller dans ce jeu. A cela vient s'ajouter une maniabilité, réglée au millimètre et ne tolérant pas l'erreur, en bref, il faudra des nerfs d'acier avant de se retrouver sur la plus haute marche. Alors évidemment, il faut gratter le vernis, aussi épais soit-il, et les premières heures seront difficiles pour n'importe quel joueur découvrant le jeu, mais lorsque l'on atteint la substantifique moelle de SGP2, tous ses défauts, ou presque, partent en fumée, pour laisser place à une simulation passionnante...

Verdict

8

Points forts

  • Le mode carrière
  • Orientation simulation
  • Sensations présentes

Points faibles

  • Prise en main délicate
  • Pas très joli
Avis des joueurs :
Note moyenne Nb avis
Mega Drive 6.1 10

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